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Ce matin le chemin a été très dur . Nous marchions en plein soleil alors que la température à l'ombre était de 36°c. Nous étions obligés de nous arrêter souvent à l'ombre maigre des genévriers pour boire et nous reposer. Françoise a été mal, puis ce fut le tour de Michel qui a du grimper sur une mule pour terminer le parcours.
 

L'après-midi sera un peu moins difficile. Nous repartons vers 14h15 et nous grimpons doucement vers le col. Il fait toujours très chaud, mais il y plus d'air. Nous avons mouillé les foulards et les chapeaux ce qui rend supportable la chaleur. Nous progressons sur un grand plateau où nous pouvons admirer sur de grandes dalles de grès les gravures rupestres de Yagour. Ces gravures ont été réalisées par les bergers il y a 4000 ans à l'aide de plusieurs techniques : " le piqueté ", " l'enlevé ". Nous admirons encore des azibs, bergeries de montagne (petits enclos avec un abri en pierre) puis une petite descente et nous arrivons au campement vers 17h30.L'endroit est là encore superbe, sur un plateau à 2300m entourés de montagnes aux sommets arrondis qui vont jusqu'à 3500m. Nous sommes au milieu d'azibs, il y a beaucoup de moutons, de chèvres et de vaches et nous dormirons très peu à cause du bruit que font tous ces animaux (sans oublier les chiens) Nous sommes un peu surpris du monde rencontré. La montagne est très habitée, elle vit, elle n'est pas seulement le domaine des randonneurs ! Il faut aussi que je signale la présence de cigognes qui évoluent au milieu de craves à bec rouge (espèces de choucas). Très beau à observer avec les jumelles.
Le ciel est magnifique ce soir là car l'horizon bien dégagé. Je n'avais encore jamais vue le voie lactée comme ici, un véritable nuage, dense, très blanc et quand on plonge dedans avec les jumelles, des centaines d'étoiles, d'amas, de nébuleuses….J'ai pu observer M6,M7, M11, M22, M16.M17.M18, M27.M28 etc..


Mercredi 15 juillet 98 (4ème jour :5h30 de marche, montée de 175m descente de 925 m)
Aujourd'hui nous sommes partis à 7h30, un peu à la fraîche, Nous accédons doucement au Tizi N'Ghellis (2325m) puis nous restons à flan de montagne dominant la magnifique vallée de l'Ourika où de nombreux villages sont installés à différentes hauteurs. Les cultures en étages sculptent le fond de la vallée où elles font un tapis travaillé et vert. C'est vraiment magnifique. Mais voilà la descente dans la vallée . le chemin devient très raide et nous sommes sur le versant en plein soleil. Il fait très chaud toujours au environ de 38°c. La tente est installée au bord de la rivière pour le déjeuner, mais l'ombre est rare et le vent très chaud. L'eau est toujours la bienvenue, et aujourd'hui nous aurons en prime les fesses de René en spectacle ! . Toujours beaucoup d'enfants, qui nous montrent ou se trouve la source. Jack et Noël soignent un gamin qui s'est fait mal au pied. Nous essayons de faire la sieste malgré la chaleur, ce n'est pas facile.

 

 

Remarque de Marthe :
" le français n'est pas adapté au climat marocain". Nous lui donnons tous raison ! Vivement la montagne, il paraît qu'il y fait plus frais.
Nous sommes repartis vers 14h pour ¾ heure de marche en traversant un pont suspendu en planche dont beaucoup manquent et enfin la civilisation !
La route arrive dans le village de Setti Fatma (1400m)? Il y a des bus, des touristes, des boutiques, des cafés.

 

Arrêtés sur une petite terrasse en terre, nous sirotons nos " cocas " ou " fantas ". Que c'est bon ! Mohamed le cuisinier, et Mohamed notre guide font des courses et nous ramènent de l'eau. Encore quelques kilomètres très faciles tout à plat sur la route puis sur un chemin très large qui suivent la rivière et nous arrivons au campement idyllique promis. Hélas notre emplacement est déjà occupé par des jeunes de l'UCPA. Nous improvisons un campement de fortune. Quelques-uns atterrissent sur la terrasse du petit " boui-boui " qui se trouve là. On y installe deux tentes, les autres dormiront à la belle étoile ! Marthe et René trouvent un petit endroit sur des graviers, mais il s'agit d'un chantier et le lendemain l'arrivée des camions n'est pas passée inaperçue ! Toilette dans la rivière, mais nous avons beaucoup de spectateurs ! Enfin ça fait du bien tout de même ! Des jeunes jouent au foot bruyamment, on sert le thé, on discute sous la tente. Nous commençons à prendre le rythme de cette nouvelle vie, si différente de celle que nous vivons tous les jours ; Comment raconter toutes les émotions, les sensations, les couleurs, les odeurs. Les cigales font un vacarme épouvantable ; il fait encore très chaud au moment où j'écris, environ 30°c. Le soir tombe lentement, je rêve sur la terrasse et c'est bon. Cette nuit nous serons réveillés par la prière vers 3h du matin en deux fois à ½ heure d'intervalle. Les mules font du bruit aussi. Il faut s'habituer, les matelas sont minces, le sol est dur, nous dormons donc assez peu !

Jeudi 16 juillet 1998 (5ème jour : 5h30 de marche 500 m de montée)

 

 

Aujourd'hui journée " relax". Nous avons suivi la vallée de l'Ourika, les pieds dans l'eau. A 10h une petite pause pour se baigner dans un " trou " derrière une petite chute d'eau. Plein de bulles, génial. On ne voit pas passer le temps le long du ruisseau, on n'a pas chaud, pas froid.
 

On peut apprécier le paysage, les cultures toujours irriguées, les petits canaux faits par les paysans et qu'il ne faut surtout pas démolir, dire bonjour à toutes les personnes que l'on rencontre, les observer dans leur travail (arracher l'herbe, surveiller les animaux, biner, etc..) Notre cuisinier essaie de régler une querelle entre deux femmes à propos de l'eau que l'une aurait détournée. Il remet des pierres au bon endroit ! Nous rejoignions les mules qui sont passées par un autre chemin que nous pour le déjeuner. L'après-midi 1h30 de marche seulement sur un chemin qui passe un peu plus haut et nous permet d'avoir une jolie vue sur la vallée. Nous nous arrêtons pour observer le battage du blé en passant dans un village. Le blé est déposé sur l'aire de battage, arrosé et laissé sécher plusieurs fois, puis une mule est attachée au centre et piétine le blé. Lorsque le vent se lève, avec une fourche, les paysans vannent en soulevant la paille, le son s'envole, le grain reste. Nous étions en pleine période de battage et nous avons vu cette scène de nombreuses fois. De loin on remarque tout simplement un gros nuage de poussière. Nous nous arrêtons pour camper près du village de Timichi, sur un petit terrain entouré d'un muret près du ruisseau. Là encore beaucoup d'enfants pour nous observer et nous avons du mal à trouver un endroit " toilette ". Marie-Christine et Bernard sont malades ce soir. René voudrait bien savoir ce que je note sur mon calepin ! Nous avons eu une sérénade de la part des muletiers. Ils adorent chanter et rythment leurs chansons avec des batteries improvisées, tels les casseroles, les marmites, les bidons d'eau, les cuillères et fourchettes ! La musique est vraiment un langage universel ! J'observe un peu le ciel, mais l'endroit est encaissé. Je me lève dans la nuit, je commence à être malade !
Vendredi 18 juillet 98 (6ème jour :5h30 de marche, montée de 1000m descente de 300m)
Aujourd'hui lever 6h, départ à 7h15. Nous remontons d'abord la fin de la vallée sous d'énormes noyers centenaires, puis c'est la difficile montée vers le tizi N'Ouatar (2900m). Tout le monde s'est préparé psychologiquement. Je monte doucement avec Françoise. Il y a beaucoup d'air et nous ne souffrons pas de la chaleur. Le paysage sur la vallée est sublime. On est tous très heureux d'être arrivés au sommet. Puis c'est la descente vers Oukaïmeden, la seule station de ski du Haut Atlas. Cette fois je cours, c'est très agréable. Je rejoints la tente près d'un minuscule ruisseau, pour le déjeuner. Le thé nous y attend. L'herbe à cet endroit est très haute et encore aucun troupeau. Le pâturage ne sera ouvert que début août et les azibs sont vides ! Je prends une photo des copains endormis sous la tente. J'espère qu'elle sera réussie ! La fin de la ballade est très facile (1/2 heure) d'autant que le ciel s'est couvert. Cette station au beau milieu de l'Atlas détone. Il y a un grand hôtel, des immeubles, des maisons en béton et même une pancarte annonçant la construction d'un lotissement ! Mais cette année il n'y a eu que deux jours et demi de neige ! Nous sommes quand même très heureux d'entrer dans la grande salle fraîche du CAF. Nous pouvons même boire de la bière !


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