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Le couple qui
tient le CAF est sympathique, et nous raconte un peu son histoire (chômage, arrivée au
Maroc ) et les qualités et défaut de ce pays (lenteur administrative, mais qualité de
vie) Nous pouvons prendre une douche chaude, c'est le luxe suprême ! |
Nous visitons la station (installation Montaz-Mautino) , faisons quelques
achats (une pierre pour René, un collier pour moi (50D), des bonbons, de l'eau etc..)
Pour le repas nous sommes assis autour d'une table. Une semaine que cela ne nous était
arrivé ! Nous avons un délicieux couscous, mais je crois que j'en ai trop mangé ! Nous
sommes entassés pour dormir tous dans un même dortoir. Nous avons chaud, les matelas
fond la cuvette, nous sommes maintenant tellement habitués à dormir sous la tente !
Samedi 19 juillet 1998 (7ème
jour :5h30 de marche, montée 330 m descente 628 m)
Lever 6 heures,
départ 7h pour essayer de marcher un peu à la fraîche. Je suis très écurée ce
matin. Nous franchissons le Tizi N'Atti à 2928m et pour le moment les jambes tiennent !
Seulement les coliques commencent !
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La descente très agréable commence en direction du village de Tachedirt.
Bernard est parti en courant, je le suis avec Mohamed. Nous nous arrêtons sur un replat.
Le vent souffle de façon impressionnante en faisant un bruit de tonnerre . Mohamed
soulève quelques pierres et nous trouve ..des scorpions ! |
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Avec une pierre il enlève le
dard et peut les prendre dans sa main . Je ne suis pas très tranquille, d'autant que j'ai
ôté mes chaussures ! Evidemment toute la troupe est très impressionnée. Un jeune
breton que nous avons aperçu au village et qui voyage seul en faisant transporter de
temps en temps ses bagages peut aussi photographier le scorpion.Jack arrive enfin Il a
très mal au dos et toutes les copines l'entourent gentiment. Je vais donc finir la
descente avec lui ! Nous arrivons au village. Là nous prenons le thé dans la maison du
gardien du refuge. Nous enlevons nos chaussures et entrons tous dans une petite pièce
couverte de tapis de 6 m2 environ. Au milieu une petite table basse . Les murs sont peints
et décorés avec de petites colonnes. Mais cet habitat n'est pas représentatif des
maisons locales puisque destiné à recevoir des touristes. Mais le toit traditionnel,
plat, est fait avec des poutres de bois et des branches sur lesquelles on met de la terre
et de la paille . Les villages que l'on traverse sont pauvres et sales. Des dizaines
d'enfants réclament des bonbons, des stylos, de l'aspirine etc.. mais ils sont beaux et
souriants, les filles ont des habits colorés, gais. (foulards, corsage, pantalons). Dans
l'ensemble des villages traversés il faut se couvrir (pantalons ou grands foulards).
Après le thé nous rejoignons le camp installés en face du village (à environ ½
heure). Nous n'avons pas encore mangé et je suis de plus en plus mal. Je marche comme une
automate avec la peur de tomber. A l'arrivée, il y avait un marchand de boissons, j'ai
pris un coca cola et je me suis effondrée ! les tentes sont montées sur le chemin. Je ne
peux même pas aider Jack . C'est Mohamed qui le fait. Toute l'après-midi sous la tente
à ne pas pouvoir lever le petit doigt. Heureusement, c'est le premier jour ou nous ne
marchons pas l'après-midi. Ma chance habituelle ! Je me soigne. Vers 18 heures ça va un
peu mieux. Je peux écrire. J'admire le village en face, les montagnes autour. Si je
n'avais pas vu, j'aurais eu du mal à imaginer des vies aussi différentes de la notre.
Les femmes font le foin à la main, en chantant, lavent le linge à la rivière,
transportent de l'eau. Contrairement à ce que j'avais imaginé, l'eau ne manque pas dans
ces montagnes, elle est toujours très abondante, mais elle n'arrive pas dans les maisons
! Nous, nous devons la désinfecter avec le " micro pur " de Nadou et Michel.
Tout à l'heure Mohamed nous a expliqué que lorsqu'un homme avait deux femmes, il ne
devait pas faire de différence entre les deux et aimer la plus vieille autant que la plus
jeune, car elles avaient chacune des qualités ! A la bonne heure, je commençais à être
inquiète !
Demain très grosse journée montagne, j'espère être en forme.
Dimanche 20 juillet.-98 (8ème
jour :6 h de marche, montée 1250 m descente 1050 m)
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Ce
matin lever à 5h et départ à 6h 1/4 . Il fait presque froid! Je me suis réveillée en
forme et j'ai pu grimper le col de Tizi N'likemt (3550 m) en 2h30. Bernard a mis 2h10 !
René qui est malade est arrivé tout de suite après Bernard. On devait mettre 4 heures
au minimum, nous sommes de sacrés grimpeurs quand nous n'avons pas trop chaud ! Nous
apercevons pour la première fois, le Toubkal et sa pyramide terminale que l'on voit très
bien aux jumelles. Puis nous continuons à flan de montagne et avant la descente nous
avons un bon " casse croûte ". La descente dans un pierrier me convient
parfaitement. Je peux courir et j'aime ça ! |
Je me retrouve vite toute seule comme j'aime être en marchant. Puis je
rejoins les mules et je termine la descente avec Mohamed notre cuisinier. Il est étonnant
dans la montagne, un vrai chamois. Il court de pierre en pierre aussi bien à la descente
qu'à la montée. Il chante tout le temps, c'est un vrai plaisir d'être à ses côtés.
Nous arrivons sur les bergeries et Mohamed est invité à prendre le thé dans l'une
d'elle. Je suis donc entré dans une vraie maison berbère. Des tapis de toutes les
couleurs, du linge, sèchent pendus sur le bord de la maison. Nous passons devant une
petite porte qui ouvre sur la cuisine et nous entrons par la porte suivante.
La pièce est minuscule, sans fenêtre. Seule la porte ouverte donne la lumière. Assis
sur un tapis, un homme nous invite à nous asseoir auprès de lui. Sa femme nous apporte
le thé, du pain et du beurre dans une petite terrine puis elle sort. Je bois deux thés,
et bien sûr j'imite Mohamed qui prend du pain , le passe sur le beurre et mange.
Malheureusement je n'ai pas très faim après le pique-nique du sommet du col, mais le
beurre a un goût exquis d'herbe. Je vis un instant magique. Mohamed parle en berbère
avec notre hôte, m'invite à manger et à boire encore, je regarde autour de moi, puis le
paysage par la porte, il est difficile de traduire l'émotion de cet instant, mais elle
est grande. Nous sortons et nous remercions la femme qui a invité Mohamed. Elle a près
d'elle un petit garçon d'un an environ à qui nous faisons peur ! Nous arrivons au
campement en même temps que les mules et je peux faire un reportage photos sur le montage
des tentes. Je peux écrire aussi ! puis le reste de la troupe arrive.
L'après midi nous nous reposons . Il fait un orage et la température baisse
sérieusement : 18°c.
Le repas est comme toujours délicieux. Ce soir c'est méchoui, mais cuit à la vapeur.
Puis nous jouons aux cartes avec les muletiers: " bonjour madame, bonjour monsieur
", c'est un jeu rigolo auquel un jeune muletier est très heureux de me battre !
Lundi 21 juillet 98 (9ème jour
:6h de marche, 610 m de montée et 1370 m de descente)
Lever 6H, départ
7H15. Nous sommes maintenant en pleine montagne et il fait beaucoup moins chaud. On
remonte encore un peu la vallée le long du ruisseau et on s'arrête juste avant
d'attaquer le col du Tizi N'Aouray (3109m) qui se fera en ½ heure. La descente vers le
village d'Amsouzart (1740 m) est elle, longue et soutenue .
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Nous sommes installés dans un gîte au cur du village, et nous allons
dormir sur une terrasse couverte. Il y a beaucoup de mouches mais heureusement peu de
moustiques ! Nous avons une très belle vue sur la vallée, avec toujours les cultures en
terrasse et les noyers. |
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Nous apercevons les villages au dessus avec les cultures qui remontent elles
aussi très haut. Mohamed nous expliquera comment se fait la répartition de l'eau entre
les villages et les habitants du village.
Mardi 22 juillet 98 (10ème jour
:4h de marche, montée de 600m et descente de 150 m)
Ce matin départ à
7h20. Nous montons dans la vallée à l'ombre des noyers. C'est paradisiaque ! Dans le
dernier village avant la montée sur le lac d'Ifni (2295m) , nous nous arrêtons à la
terrasse d'un petit café pour boire le thé à la menthe. Photos avec les muletiers. Puis
c'est la montée sur la moraine aride. Il fait très chaud. Deux enfants nous rejoignent
lors d'un arrêt. Ils ont droit à une toilette de la frimousse à la calinette, à des
bonbons, des stylos. Ils ont l'air heureux ! Après 1h30 voilà le lac. Les tentes
s'installent et nous les observons d'en haut. Les abords du lac sont caillouteux, avec peu
de végétation, mais la couleur de l'eau est changeante, sublime. Nous descendons
doucement pour apprécier le paysage . Je discute avec Nadou. Quel plaisir ces échanges,
partager un peu d'émotion, de tendresse. Quand nous arrivons aux tentes Michel et Bernard
se baignent déjà . Le reste de la troupe se baignera après le déjeuner qui est déjà
servi. Nous chantons sous la tente pendant la sieste, ce qui empêche Mohamed de dormir.
Tant pis c'est bien agréable. La baignade est un véritable régal, malgré l'eau un peu
fraîche. Evidemment Jack ne s'est pas baigné ! Omar et Mohamed essaient de pêcher la
truite avec un morceau de bambou prêté par le cafetier, un fil Nylon, et un petit
hameçon. Ils en attraperont 21 que nous dégusterons au repas du soir ! Un autre groupe
s'est installé non loin de nous, il y a encore deux randonneurs isolés, mais le calme
est remarquable. Cet endroit est un peu magique, la montagne est écrasée de soleil et
environnée d'une petite brume . On y devine la vallée que nous emprunterons demain pour
monter au refuge Neltner. Nous partirons à 6h du matin pour la plus difficile des étapes
de notre randonnée. Mais profitons de l'instant, des clapotis de l'eau du lac que le vent
agite..
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