Le 03 juillet 2005 |
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Nous sommes quatre, deux cordées de deux: Christian est avec Jean, Je suis avec Jacques . Nous avons laissé une voiture du côté de la Grave et nous sommes partis de la Bérarde pour le promontoire, la veille. Il fait beau et pas trop chaud.. Les gardiens du refuge sont vraiment très sympathiques…Le refuge est agréable. Il a été repeint. Il y a des couettes sur les lits et c’est vraiment un plus !!!
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Le départ est fixé à 4h, nous partons dans les derniers, pas très pressés….Nous savons que nous n’irons pas très vite, donc autant laisser les plus rapides partir devant. Le pas du Crapaud, l’arête , les dalles inclinées puis une première cheminée se font de nuit. Il ne fait pas froid, nous grimpons sans gants…. Nous arrivons sur une bonne terrasse, il commence à faire jour : nous allons remonter le couloir Duhamel. Nous le prenons assez haut et sans problème….Derrière nous une cordée fait partir une grosse pierre qui va endommager leur corde. Par la suite, ils pourront utiliser notre rappel…
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A la sortie du couloir, nous atteignons une grande terrasse , puis le pied de la Muraille Castelnau. Là un groupe de jeunes gens ont bivouaqué et commencent leur ascension. Je n’aurais pas aimé passé la dalle Castelnau en tête, car le vide au dessous est impressionnant, mais en second ce n’est vraiment pas difficile….Les vires au dessus d’abord vers la droite, puis vers la gauche permettent sans difficulté de gagner le dos d’Ane. Nous sommes à l’angle de la face sud et de la face ouest. | |||||||||||||||||||
Au dessus du dos d’Âne, une cheminée athlétique qui m’essouffle bigrement ! Sur la dalle des Autrichiens, je glisse un peu, mais ça passe…Le rocher est bon, le soleil a tout éclairé, tout va bien…. Je n’ai pas vraiment remarqué « le Pas du Chat », nous continuons à monter une cheminée facile au sommet de laquelle il y a un bivouac. Nous arrivons près du glacier Carré par une vire et une dalle descendante. Là, nous prenons les crampons et les piolets. Le glacier est dans d’excellentes conditions…Aucune difficulté pour le remonter d’abord en bordure des rochers à gauche, puis sous le pic de glacier Carré jusqu’à la brèche. La trace est superbe !!
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L’ascension du grand pic n’est pas difficile, mais il faut trouver le chemin…C’est d’abord un peu sur l’arête, puis vers la droite et enfin on se dirige vers la dalle rouge que l’on voit en bordure d’arête sur la gauche: le Cheval Rouge. Je glisse un peu sur cette dalle, mais il ne faut pas manquer la photo traditionnelle : à cheval sur le Cheval Rouge !! Le vide est impressionnant sur la grave. Ensuite debout sur le dos du cheval, il faut franchir un petit surplomb : le Chapeau du Capucin. Là aussi j’aime mieux être en second, mais le passage est protégé par un piton. | |||||||||||||||||||
Nous arrivons au sommet du Grand Pic, il est midi, nous n’avons pas vu le temps passer !! Au sommet nous sommes tout seuls, pas un brin de vent, nous nous installons pour un petit casse-croûte face au soleil. C’est génial. Et il ne faut pas oublier les photos ! | |||||||||||||||||||
Mais la course n’est pas finie ! Pour descendre du Grand Pic à la brèche Zsigmondy, il ne faut pas moins que 3 rappels (40m, 40m, 30m) et traverser une arête effilée, très impressionnante, jusqu’au pied de la dent Zsigmondy. Là nous suivons les câbles qui descendent sous la dent avant de remonter dans un couloir tout en glace et très raide. Le passage périlleux se trouve au virage, avant la remontée. La fonte du glacier fait que le câble est trop haut pour que l’on puisse rester accroché dessus. Jacques, mon premier de cordée est d’un grand secours! Il y a aussi des cordes qui aident à se hisser et à rejoindre le couloir. Ensuite nous suivrons toujours les arêtes. D’abord la deuxième dent, puis la troisième et enfin le Doigt de Dieu. Le temps s’est couvert….Mais heureusement toujours pas de vent et il ne fait pas froid. Nous coinçons notre rappel dans la descente de la troisième dent. Heureusement qu’une cordée nous suivait pas trop loin. Mais nous perdons beaucoup de temps…
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L’ascension du Doigt de Dieu est simple et courte malgré l’impression que l’on a en arrivant au pied. Heureusement car la fatigue est là !! Pour descendre du Doigt de Dieu, il faut d’abord atteindre la brèche par un rappel après une descente d’environ 30m. A la brèche, nous sommes rassurés, nous terminerons avant la nuit ! Il reste deux rappels (25m et 50m), qui vont nous amener directement sur le glacier du Tabuchet en sautant la rimaye. La traversée du glacier est rapide et le moral est au plus haut, nous avons gagné !! Nous sommes accueillis avec le sourire d’une jolie gardienne sympathique qui va nous restaurer…Nous en avons bien besoin, nous n’avons pas eu le temps, ni l’envie de nous arrêter depuis le Grand Pic…Enfin dormir un peu, il est 23heure !
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Alors est-ce difficile ? On a envie de répondre non, ce n’est pas difficile techniquement, mais c’est engagé….C’est le terme avec lequel on décrit habituellement cette coures. Et on comprend vraiment la signification de ce mot lorsque l’on est dans la course, oui c’est engagé, très engagé, mais magnifique… A n’entreprendre que par très beau temps pour prendre son temps, ne pas stresser. Il faut aussi une très bonne condition physique.
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Merci encore à Jacques et Christian, les premiers de cordée !! |
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