Vendredi 25 août
2000 Cette fois-ci
c’est la bonne. Nous sommes au Fayet à 7h du matin pour prendre le
premier TMB à 7h15. Le Tramway du Mont
Blanc est un superbe petit train à crémaillère, le plus haut de
France. Il nous emmène du Fayet (584m), au nid d’aigle
au pied du glacier de Bionnassay (2372m) en passant par St
Gervais, Motivon, le col de la Voza, et Bellevue. Il nous fait
traverser, à toute petite vitesse, des forêts, des alpages et enfin la »
haute montagne », tout en distribuant vivres et courrier à tous
les arrêts, c’est le rôle social du TMB du matin. Nos yeux
étonnés découvrent la vallée de Contamine et celle de
Chamonix, passent de l’aiguille de Bionnassay aux aiguilles rouges,
s’arrêtent sur l’aiguille du midi et sa passerelle pendant un
voyage qui durent 1h15 ! (Le Tramway du
Mont Blanc a figuré parmi les projets les plus audacieux imaginés au début
du siècle. Son projet fut arrêté en 1904 et il devait rallier le
sommet du Mont Blanc ! Heureusement la première guerre mondiale a
arrêté les travaux à 2372m !.) |
|||||
Départ du TMB |
|||||
La météo annonce deux superbes journées à venir. L’excitation est à son comble, le grand jour est arrivé !Le nid d’aigle porte bien son nom : c’est un petit trou au flanc de la montagne, perdu dans les rochers. Il faut maintenant charger nos énormes sacs et partir pour le refuge du goûter (qui ne nous accueille pas : plus de place !) Seule solution : le bivouac. Les sacs en sont un peu plus lourds de 3 ou 5 kilos, mais par beau temps quel régal, vraiment n’hésitez pas ! Nous pouvons prendre les repas au refuge, c’est quand même une très bonne chose ! | |||||
|
|||||
Le refuge de tête Rousse |
|||||
Le refuge du goûter.
Ensuite c’est de l’escalade assez facile, aidée de câbles dans du rocher un peu instable. C’est long et assez pénible, la descente le sera encore plus ! Arrivés 5h après le départ du nid d’aigle, nous installons le bivouac, l’aventure est commencée, elle s’annonce superbe ! |
|||||
Après le dîner, au soleil à côté de la tente, nous pouvons admirer le sublime paysage que nous donne notre position perchée à 3820m ! Mais le temps n’est pas à la flânerie, il faut se reposer pour le lendemain, le lever est prévu à 1h30, le départ 3h ! | |||||
Le bivouac |
|||||
Samedi
26 août 2000 Ce matin je ne me
sens pas très bien, je n’ai bu que du thé, peut-être l’appréhension. |
|||||
Nous repartons, et nouvel arrêt au refuge de Vallot. Je commence à douter de mes possibilités d’arriver au sommet. Le thé chaud me fait beaucoup de bien. Nous repartons et cette fois nous ne nous arrêterons plus, sauf pour souffler de temps en temps. Le jour est arrivé, le soleil va se lever, et avec lui, au fond du cœur, la formidable envie d’arriver là-haut, sur ce sommet mythique qui apparaît tout près, si près qu’en étendant la main, on peut le caresser. |
|||||
La grande bosse est passée, puis la petite et les rochers de la Tournette et enfin l’arête des bosses, toute étroite, mais c’est la dernière ! Je précise que la neige est bonne, la trace profonde, les crampons accrochent bien, pas de pieds qui glissent en arrière, pas de doute, les conditions sont excellentes. Il y a beaucoup de monde, sans doute 200 personnes, mais réparties sur l’immensité du site, je n’ai jamais eu l’impression de surpopulation. Les croisements sur l’arête n’ont jamais posé de problème et toujours dans la convivialité. Le nombre de nationalités présentes chaque jour sur les chemins du mont blanc est remarquable. Beaucoup d’anglais, d’italiens et des alpinistes venus des pays de l’est. | |||||
Nous sommes au sommet à 8h. Les ombres encore longues noient les vallées d’une brume bleue. Les sommets alentours, roses de plaisir, se font tout petits, le Tacul, le Maudit, l’arête de Bionnassay, l’aiguille du midi, etc.… | |||||
Vous aurez compris, c’est magnifique, superbe, enthousiasmant, époustouflant, enivrant, Nous sommes, Jean et moi, fous de joie, pour l’exploit sportif réussi, mais surtout pour cet instant sublime de bonheur pur, d’émotion profonde. Il y a les embrassades, les photos et il faut songer à redescendre, il ne fait pas très chaud (-10°) ! | |||||
Nous mettrons 3h
pour le retour sur le goûter, et après une pause et la récupération
du bivouac, nous mettrons encore 3h pour rejoindre le nid d’aigle
(2500m d’une interminable descente , c’est dur!). Mais le
lendemain, nous sommes en forme, à part quelques courbatures dans les
cuisses, tout va bien. L’entraînement y est pour beaucoup ! |
|||||
Donc si vous avez la possibilité, faîtes le Mont-Blanc. Avec une bonne condition physique et du beau temps, c’est une course qui vous laissera un souvenir impérissable ! N'oubliez pas le thé chaud, à Valot, vous apprécierez. Nous avons déjà très envie d’y retourner, d’ailleurs, nous y retournerons ! | |||||